BIO

L’envie de me promener dans un univers qui éveille des sensations, une jubilation,
a toujours été prégnant ..
Petite je cherchais cette évasion dans la musique ( le chant, le piano) et le dessin .
Ce que je croyais être une fuite du réel n’était qu’un premier pas vers le vrai monde derrière l’écran.
Je crois que l’on passe sa vie à rechercher « les jardins » dans lesquels on a été modelés ..

La halte sur notre planète est un parcours où l’on s’abîme souvent, empêtrés dans des rigidités culturelles qui élèvent des murs à notre vue .
Peu à peu le goût du risque ou plutôt la passion pour la lumière et la vie font exploser les carcans et jour après jour, nos rêves prennent forme.
Il suffit de leur ouvrir la porte .
Notre cœur et notre esprit commencent alors à s’éveiller à l’indicible , à ce qui pétille sans qu’on l’atteigne Jamais totalement .
La beauté s’exfiltre au-delà de nos sens souvent emmurés dans le culturellement correct .
J’ai appris à détricoter les codes afin de laisser ce qui est tapis au fond de nous, de notre inconscient aussi, s’exprimer sans peur .

Apprendre à maîtriser le crayon, à regarder, n’est certes pas une erreur car cela nous permet d’analyser, de s’approprier les objets extérieurs
Pour les con – naître si bien qu’on peut dès lors en extraire l’essentiel en quelques jets de pinceaux .
Se laisser imbiber par ce que l’on voit .
Cela amène à une « troisième » dimension à savoir aller au-delà du voile, de l’écran premier et saisir la forme et les couleurs qui s’entremêlent dans un mouvement constant .

L’étape enfin la plus ardue reste pour moi celle de l’improvisation . Elle appelle un abandon total de ce qui rassure, de l’acquis, du désir de reconnaissance pour laisser l’inconnu en nous s’exprimer . C’est peut-être la voie la plus rude . Elle suppose de ne pas se reposer sur ses acquis ni sur l’attente de l’autre . Le face à face avec ce que l’on CHERCHE qu’on ne voit pas .
Cela suppose d’accepter d’être bousculé à tout instant à travers les clefs de connaissance du soi enfoui .
Mais cette voie amène à s’interroger sur Celui qui tient les manettes .. Et qui a en réserve pour nous tant de jubilation et de clefs pour y goûter

Présentation des périodes de création qui ont jalonné mon parcours artistique

 

1978-1980 Eclosion

Académie de Port-Royal

Après une rencontre déterminante avec Charles Mathonat , ancien directeur des Beaux-Arts de Nancy, les portes de la connaissance de la peinture se sont ouvertes … J’ai rencontré Camille Hilaire qui m’a subjuguée et permis de comprendre que la technique n’était qu’un moyen de parvenir à la création, la libération des chaînes de « l’appris », de l’inné, du noyau de nos sens, des assises de « notre château intérieur » .

Exercice difficile quand on a appris à « faire bien », « ressemblant », quand on désire susciter l’admiration .

Le premier à m’avoir permis d’expulser mon désir de plaire et de bien faire fut Jean-Maxime Relange, professeur à l’atelier. Quand les autres me caressaient dans le sens du poil, lui est intervenu en me bousculant : « Bats-toi, mets-toi en colère, bouscule ta toile !!!

Cela fut ma première rencontre avec la jubilation, voire l’ivresse créatrice.

Auparavant l’école d’art Martenot m’avait initiée à l’écoute du geste ;

Il manquait la confrontation avec la matière, l’exploration minutieuse du monde extérieur .
Est-il nécessaire de labourer, retourner la terre, la pétrir en tous sens pour connaître l’objet de notre attention ? A chacun sa réponse .

Peut-on libérer les trésors scotchés au cœur des entrailles rien que par le trait, la couleur , les images instantanées, l’improvisation sans « apprendre » à capter le réel en l’étudiant, l’observant ?

Il me semble que la capacité à savoir dessiner donne à jouer avec ce qui se donne au regard d’emblée pour s’enfoncer plus loin, crever l’écran puis un autre et ainsi sans fin .

Cette approche peut-elle exister sans l’étude du dessin ? Connaître c’est aussi retirer pelure après pelure et le dessin est un outil pour y parvenir .
On est là dans une co-opération entre création et support puisé dans l’expérience visuelle.

1980-1982

Cap sur la Bretagne

Après l’enthousiasme suscité par ce qui me semblait déjà « un brisement de chaînes » il m’a fallu rompre avec le regard, l’appris de l’école.

Ce qui me semblait être une route de liberté menaçait de m’emprisonner dans une autre forteresse.. à savoir n’appréhender l’extérieur que selon « la manière de ».

J’ai quitté l’académie de Port-Royal et son refuge pour me ré approprier ce que j’avais à dire et surtout laisser mon regard diriger crayons et pinceaux . Fini les natures mortes et les nus.

A l’assaut des paysages !

Même s’ils restaient sages dans leur facture, j’osais faire « A ma façon ».. couleurs timides mais c’était bon de laisser les atmosphères mener la danse.

C’était le pays de ma grand-mère paternelle et je m’enfonçais dans la lande pour la trouver , me trouver aussi.

1982-1986

Irruption de la couleur

Les expos ont du bon.. Elles permettent de dévoiler en un « clic » tout ce qui nous paraît être comme une pierre de 10 tonnes sur le chemin.

J’ai eu envie de faire voler en éclats graphisme et couleurs.

S’est installé un jeu avec le visuel. éclater les formes, les angles de vision, VOIR avec son inconscient, reconstruire le réel avec tout ce qui lui donne corps à ce moment précis ( l’atmosphère, l’état de l’âme, la lumière, les parfums, les idées fantaisistes.

Corot disait qu’il peignait l’arbre qui se trouvait derrière lui. il fait partie de ce qui habite son regard.

J’ai poussé le jeu jusqu’à une recherche cubiste que l’on retrouve dans la série des parasols 

Les Jeux de lumière ensuite ont retenu mon attention :

Au repos en attendant notre fille aînée j’ai peint et « re peint » inlassablement la vue de ma fenêtre où la lumière selon l’heure de la journée, la pluie ou le plein soleil dessinait de multiples tableaux tous différents car l’ombre qui jouait avec le soleil tenait le crayon et la couleur en se faufilant entre les troncs d’arbres, les buissons et les toits des maisons.

1987-1989

Paris et ses facettes

Après la période encore sage où les « maîtres » étaient encore une béquille la vie a changé . Nous sommes revenus à Paris qui me soufflait de me « réveiller » j’en étais à l’apéritif…

A démarré une exploration parisienne. Tout ce qui s’offrait était bon à découvrir . Du métro où je me laissais emmener jusqu’aux bouts des lignes, aux cafés, places et jardins la nuit comme le jour. Ce fut une période de « dissection » des atours de la ville.

L’apothéose en fut la naissance de l’intérêt pour le vitrail.

Désireuse d’égayer un coin repas et de lui communiquer la lumière qui inondait la cuisine je me suis mise en quête de formation. Un après-midi à Chartres me permit de découvrir l’atelier Andrieux de la rue Desnouettes à Paris . J’y ai passé deux ans ( avec l’arrivée de ma deuxième fille au milieu ) au cours desquels j’ai pu me familiariser avec cet univers de miroirs de transparence et de la combinaison de la matière et du verre. Fascinant !

De là un désir qui ne m’a jamais quittée d’allier matériaux, verre et couleurs.

1991-1996

Danse

De là à flirter ave la sculpture il n’y avait qu’un petit pas à franchir.

La contemplation du corps humain et de sa capacité à exprimer la beauté au travers des gestes qui se mêlent ou s’opposent, se rejoignent ou se cherchent pour offrir des bouquets éphémères .. une jubilation d’une seconde parfois mais qui a ouvert la porte du tableau d’excellence . Plénitude d’une maille entre 2 bras, une cambrure, un cou…

La danse a fait son entrée avec ces heures passées à croquer, noircir des feuilles jusqu’à saisir un instant où la « capture » d’une figure, d’un entrelac a été saisie… les danseurs peuvent continuer on est là devant son dessin tellement heureux… Instants jubilatoires.

Ces quêtes de « capture » m’ont habitée et passionnée jusqu’à ce que je prenne des cours de danse pour saisir de l’intérieur ce qui se passait et mieux le transmettre.

J’ai découvert l’importance du « lâcher-prise ». laisser ses doigts courir sur la feuille sans les mener… « être seulement dans la figure dansée, faire corps avec elle » Tout à coup l’esprit parle et transmet « la substantifique moelle » d’un enroulé déroulé entre les danseurs… et on est là… ravis.

1997-2005

Sculpture et Orient

Le toucher manquait à la main… Pétrir et malaxer, effleurer la pierre, la dompter à travers ateliers de modelage et de sculpture.

J’ai appris combien le savoir de l’artisan était indispensable.

L’art a ses règles et j’admire beaucoup les artisans particulièrement ceux qui m’ont appris la nécessité de connaître ce avec quoi on travaille.

J’ai taillé des danseuses dans du marbre rose, des déhanchements captés chez les indiennes puis les danseuses orientales.
Merveilles que le Créateur a déposé au gré des cultures et des chorégraphies magnifiques qui fourmillent dans le monde.

2005-2014

Danse et visages

J’arrive à une épuration des traits, une simplification…

Après avoir « épluché » les visages le bonheur de poser ses pinceaux, ses feutres et crayons et prendre une brosse et un filet de couleur et laisser jaillir ce qui vient tout seul sans réfléchir .. pure délectation.
L’âme se dit

2013-2016

Retour aux paysages

Découverte de la Toscane et Israël, engouement réactivé pour le sud de la France.

Etonnant de constater combien l’inconnu en soi prend la relève quand la confusion ou l’inhibition pointent leur nez : Tout à coup un élan rageur dispense quelques gros paquets de couleurs et… chose étonnante d’un magma agité que je croyais destructeur émerge enfin le paysage… Comme si le moi qu’on ne connaît pas se disait après la colère qui a levé l’inhibition.

2016-2021

Quête de nouvelles techniques et improvisations

Ce murmure qui bouillonne au fond de moi depuis des années, qui me dit que je ne suis pas encore allée au bout de ce qui dort.
Allier les matériaux de toutes sortes à la peinture, utiliser du compost, des plantes, coller, superposer, jouer avec les 3 dimensions.

Découverte de la géli-art qui permet de s’essayer aux pochoirs.

On étale la peinture sur une plaque « géli » et l’on dispose des formes découpées dessus pour terminer en plaquant une feuille sur le tout… On obtient des effets magnifiques ainsi.

Je m’y suis essayée avec des dessins faits à partir de plants de tomates et me suis régalée. c’est un tremplin pour l’improvisation mon cheval de bataille.

En luttant un week-end avec mes peurs j’ai fait des petits carrés improvisés sur un thème musical. Et…c’est quand je n’espérais plus rien qu’un tableau est sorti de mes doigts ! j’ai encore le souvenir de ma 2ème fille que j’ai appelée hilare dans la rue ! quel bonheur.

Je me demande toujours si l’improvisation n’est pas le sommet de la quête… quand le geste créatif n’a plus besoin de support, de se rassurer et qu’il laisse enfin sa boite à secrets se répandre.

Je me suis essayée à ce nouveau délice sur des feuilles de papier mûrier que notre fille aînée m’a rapportée du Laos et j’ai troqué la peinture pour l’encre.

Cela débouche maintenant sur la peinture sur verre… Retour aux premières amours… le verre réapparaît et va nous mener dans de nouvelles aventures… Pourquoi pas rêver d’assemblages de sculptures où se combineraient pierre, papier, verre, végétaux et minéraux ?

PARCOURS PICTURAL

1978

Atelier de Port Royal
Avec Claude Schürr, Jean Marzelle, Daniel Ravel, Jean-Maxime Relange

Salon des indépendants

Salon de la peinture à l’eau

Prix de l’Amateur d’Art

1983

Galerie Drouant – rue Saint Honoré 

1985

Galerie Drouant
Villa Massoury à Villefranche-Sur-Mer 

1987

Galerie Bouchard (François)
Rue Richelieu, Paris
Toiles en dépôt dans les deux galerie

1995

Exposition au Salon d’Art Contemporain, quai de la râpée à Paris

2000

St Remy-les-Chevreuses : Duo expo / spectacle de danse avec Daniella Reichmann

Travaux de groupe dans les Cevennes
Improvisations à plusieurs

Exposition dans le cadre d’un spectacle de danse orientale

Contacts individuels dans mon atelier avec suivi ou non de ventes

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